Devant leur poste de télévision, ce jeudi 26 avril 2001, ils sont 5 millions. Une part d’audience relative à 26%. L’animateur de l’époque, Benjamin Castaldi, annonce la couleur : Loft Story est « une grande première ». « Six garçons et cinq filles vont vivre ensemble une expérience unique. Celle de vivre totalement coupé et isolé du monde extérieur », privé de radio, de presse, de télévision et de téléphone. Une déconnexion totale, que le public de l'émission contemplera avec intrigue et intérêt. Le téléspectateur, qui voit et entend tout, se place en observateur d’humains dans un bocal. Dans « un laboratoire expérimental, un centre concentrationnaire, [ou] une prison » (La fabrication télévisuelle de la star, Gilles Sergé). Une place d’exception qui en fascine certains, et en rebute d’autres.
D’après Guillaume Soulez, auteur de « La télé-réalité, un débat mondial : les métamorphoses de Big Brother », les télé-réalités seraient « fondées sur une mise à l’épreuve de candidats cobayes pour réaliser les conditions d’une expérience psycho-sociale sous les yeux du public, afin de chercher à lui révéler une réalité ». Une réalité qui fascinera lors de la première saison des milliers de Français. Et parmi eux, certains s’intéressent à la réalité 24h/24. Après le fameux épisode de la piscine entre Loana et Jean-Edouard, plus de 100 000 personnes s'abonneront au flux 24/24 sur la chaîne TPS. Un effet de mode s’apparentant à la peur de manquer quelque chose (FOMO pour Fear Of Missing Out).