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On prend les memes

et on recommence

« Des bimbos et des beaux mecs ». « Toujours les mêmes personnages ». « Trop clichés »… Les réactions sur les candidats de Secret Story se recoupent presque tous, critiquant l’uniformité des postulants. Zoom sur les 171 candidats de la dernière émission d’enfermement française.

 

Dernière véritable émission d’enfermement en France, Secret Story continue de tracer sa route. La onzième saison débutera cet été sur TF1. L’un des ingrédients primordiaux du succès d’une bonne télé-réalité réside dans le casting. Une phase extrêmement importante, effectuée en plusieurs étapes de sélection. Kevin, candidat médiatique de la saison 6, raconte : « Je faisais partie d’un des profils qu’ils recherchaient parce que j’étais plus âgé. Ils voulaient toucher la case ménagère de moins de 50 ans, pour les publicités. » Il l’assure : les casteurs recherchent des personnalités bien précises. Jérémie Atlan travaille à la quotidienne de l’émission. Il dévoile l’objectif du casting : « Le but est de créer de la vie dans la maison, avec des relations amoureuses, amicales et donc si une nana dit qu’elle aime que les blacks, et qu’il n’y a pas de black dans la maison, ça ne pourra pas faire une histoire d’amour. » À force de souvent voir les mêmes profils sur les écrans, on s’est demandé si, vraiment, il y avait des tendances de casting. Des profils plus recherchés que d’autres ? Première étape : d’où viennent les candidats ?

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« Les régions n’ont pas d’importance mais à Marseille et dans le Nord, il y a des bons candidats car des vrais français avec des accents. Il y a le côté 'on est là, on représente notre région’. Mais on n’a pas de quotas, il y en a pas obligatoirement à chaque saison ». Sauf que si. Sur les 10 saisons de Secret Story, il y a forcément un ou plusieurs candidats originaires du Sud de la France (PACA, Languedoc Roussillon). Il est vrai que les candidats du Nord sont moins représentés car, comme les Marseillais, ils ont leur propre émission : Les Ch’tis. Dans Secret Story, les nordistes sont remplacés par d’autres candidats avec de fortes personnalités : les Belges. Au total, 18 candidats belges ont participé à l’émission, mais aussi 4 Suisses et 3 Luxembourgeois. « Les Marseillais et les gens du Nord, ce sont de bons candidats, avec de fortes personnalités qui savent faire le show tout le temps. Les Belges aussi », confie Jérémie.

 

Au-delà de savoir « ambiancer » la maison, est-ce que la région d’un candidat influence le le vote des téléspectateurs ? « Si on regarde les gagnants, ils viennent pas forcément de régions fortes type Marseille. Donc les téléspectateurs votent parce qu’ils aiment un candidat et pas parce qu’il vient de tel région ». Là encore, les chiffres prouvent le contraire. Sur les 10 gagnants des saisons précédentes, 5 viennent du Sud de la France et 2 du Nord et de la Belgique. Un total de 7 gagnants sur 10 provenant de ces régions où la télé-réalité semble plaire, autant aux postulants qu’aux téléspectateurs.

Pour les nordistes, la logique est inversée. Cela devient un moyen de parler de leur région, moins mise en avant que le sud. Ils ont d’ailleurs pris leur revanche avec l’émission Les Ch’tis, une émission regroupant uniquement des candidats du Nord-Pas-De-Calais en 2011. Suivie un an après par le programme Les Marseillais en 2012.

 

En 2006, Alexandra Faure, auteure d’une thèse sur la télé-réalité,  raconte : « Les émissions de télé-réalité choisissent et dirigent des participants qui correspondent à des standards et aux attentes probables du public. Il faut des personnes ordinaires mais minutieusement choisies selon leur personnalité. Les candidats doivent susciter un minimum d’identification de la part du public. Dans l'idéal, il faudrait que chacun puisse se reconnaître dans l’un des candidats ». Elle évoque trois raisons pour mieux comprendre le choix des candidats :

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Du chanteur lyrique au chef d’entreprise, en passant par mentaliste, la liste des métiers des candidats de Secret Story est variée. Pourquoi ? Le principe de l’émission repose sur des secrets que les candidats doivent essayer de cacher le plus longtemps possible. Certains peuvent donc être liés à la profession. Mais en analysant les secteurs d’activités, on peut remarquer que deux « univers » sont majoritairement représentés :

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« Là encore, les chiffres prouvent le contraire. Sur les 10 gagnants des saisons précédentes, 5 viennent du sud de la France et 2 du nord et de  la Belgique. Un total de 7 gagnants sur 10 provenant de ces régions où la télé-réalité semble plaire, autant aux postulants qu’aux téléspectateurs »

Le sud et le nord sont des régions plus peuplées que la France centrale, par exemple.

Ces émissions jouent sur la séduction et les postulants du sud sont généralement plus bronzés et prennent plus soin de leurs corps.

Les candidats sont éliminés par vote du public. Il ne faut pas sous-estimer la part de chauvinisme qui sommeille en nous. Les téléspectateurs auraient tendance à voter pour un candidat qui vient de leur région.

Les salariés : souvent des coiffeurs, des esthéticiennes, des serveurs ou des vendeurs dans le prêt-à-porter. Principalement des métiers où l’on soigne son apparence, qui représentent presque un tiers du total des candidats : 32%

Les mannequins : « Ce qui fera un bon candidat c’est d’abord une histoire de physique, dont on va parler dans les médias, dont les filles vont tomber amoureuses, dont les garçons vont tomber amoureux », explique Julien Servat, chargé de casting. On comprend mieux la part de mannequins : 15,7%

 

 « Le physique, ça compte énormément pour les programmes de télé-réalité classiques. À la base, la télé-réalité c’est quand même une histoire de physique. Et ensuite de personnalité »

 

             Julien Servat

Viennent ensuite les candidats un peu plus âgés, qui sont, souvent, à leur compte (14%); des chefs d’entreprises et salariés indépendants (chauffeurs de taxi, coachs sportifs, restaurateurs, gérants de boutique, agents immobiliers). Dans l’idéal, chaque téléspectateur doit pouvoir se reconnaître dans l’un des personnages de la maison. Avoir des candidats plus âgés, exerçant des métiers courants, permet un meilleur taux d’identification. Pour Jérémie, « On préfère avoir un panel de 22 à 28 ans car les candidats plus âgés risquent d’être mis à l’écart et vite éliminés par le public. Mais s’il y a une personne plus âgée dans l’émission, c’est qu’elle a un super secret ».

 

Les postulants qui travaillent dans le monde de la nuit (Dj’s, barmen, danseurs) ne représentent que 10% des candidats. Pourtant, ce sont des profils recherchés. Jérémie raconte que « Beaucoup de casteurs font beaucoup de soirées pour recruter les candidats. Où ? Dans les boîtes de nuit. Pourquoi ? Parce que qui dit fêtard, dit 'je vais mettre le feu dans la baraque». On s’aperçoit que qu’une grande majorité des candidats exercent un métier où l’on soigne son apparence. Sans tomber dans les clichés, ces fonctions, du type coiffeur, esthéticienne, serveur, barman, mannequin, coach sportif, etc., sont des professions où l’on prend soin de son corps et de son look. Comme le rappelle Julien, « Le physique, ça compte énormément pour les programmes de télé-réalité classiques. À la base, la télé-réalité c’est quand même une histoire de physique. Et ensuite de personnalité. » 17 ans après le premier Loft Story, les clés d’un bon casting n’ont pas tellement changé. Et le profil des candidats est souvent le même, saison après saison. On prend les mêmes et on recommence.

Passez votre souris pour révéler les chiffres.